Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 07:54

P1030380 

 

                Chez Tutti ,c'est une petite maison de briques rouges au milieu des cocotiers à Kuta à l'entrée du village ,sur la route principale.On y accède par un chemin de terre ,c'est calme ,c'est là que j'habite quand je ne suis pas à l'hotel .La maison est simple et sommaire :une chambre,une pièce à vivre ,une cuisine avec un évier et un "mandi",la bassine d'eau où l'on prend plaisir à s'asperger à l'aide d' une écuelle :c'est vivifiant et régénérant  ( Un de mes meilleur souvenir: un mandi en plein air ,à l'abri des bamboux ou le pur retour à la nature et aux éléments) .Des matelas pour dormir , deux armoires de rangement et des tapis meublent la maison .C'est l'essentiel et  ça suffit .Les briques de terre rouges ont remplaçé les panneaux de bambou tressé dans les nouvelles constructions de maison ,tout comme les tuiles ont succédé au chaume pour recouvrir les toits .La maison sassak traditionnelle s'efface peu à peu pour laisser la place à des maisons "modernes" dès que les villageois en ont les moyens. La vie n'est pas centrée sur le dedans et les portes des maisons dans les villages sont toujours ouvertes ,le dedans et le dehors communiquent ,l'autre est toujours le bienvenu et les relations sociales harmonieuses sont une priorité dans la vie des sassaks . La "beruga",qui est une plate forme en bois ou en bambou plaçée devant la maison fait partie intégrante de cette convivialité  inhérante à la culture sassak . Les indonésiens adorent s'y prélasser ,recevoir des invités,s'y installer pour trier des légumes ,boire un café,manger,parler avec des amis,des voisines ou des gens de passage...Tutti est ravie d'avoir enfin la sienne...

 

                Le matin les oiseaux chantent de tous les cotés . Les coqs aussi , dans un genre moins mélodique . La nuit on entend courrir les souris sur le plafond ;quand il pleut la cacophonie des grenouilles et des crapeaux encercle la maison ; par temps sec le chant des grillons prend la relève . Et parfois , au milieu de la nuit , s'elève ,profond et guttural, le son inimitable des grands guéckos ,superbes lézards qui aiment nicher dans la charpente des toits . Leur son énigmatique remplit l'espace , un son rond ,grave et léger à la fois ,comme une suite de bulles décroissantes qui éclatent , libérant un appel mystérieux sorti des profondeurs de leurs origines . Ils semblent alors scander leur propre nom  . Entendez- les sept fois d'affilée et cela vous portera chance... Et quand il y a du vent les branches des cocotiers ne cessent de frémir et de valser ,c'est alors une douce musique qui nous entoure et nous berçe ,comme une pluie fine qui ne vient pas ...

P1030379

                Dès cinq heure du matin l'appel du muezzin retentit dans toutes les mosquées des villages de Lombok ,c'est le premier appel à la prière et en général l'heure à laquelle se lève Tutti .Certains se lèvent ou pas ,d'autres se rendorment...Ici chacun gère les cinq prières de la journée selon son envie ,sa conscience ,sa disponibilité...Mais d'une manière générale tous les indonésiens se lèvent tot et comme dans le reste de l'asie la journée commence avec le lever du soleil .

                 Et où qu'elle soit ( à Kuta ou à Pengembur) la maison se réveille aux sons des  va et vient de Tutti . Elle s'active trés tot aux taches ménagères :le ménage à l'intérieur se limite à  un coup de balai dans chaque pièces de la maison .Par contre un soin particulier est toujours accordé à nettoyer le devant des maisons.Leur balai  de jonc  ratisse impeccablement jardin et tout autre surface ,efficace! Ce qui prend le plus de temps c'est la lessive .Vive la machine à laver ! Aprés la télé (indétronable et irremplaçable télé ) c'est ce que les indonésiennes  qui travaillent et qui ont un bon revenu vont s'acheter .C'est à dire celles qui gagnent entre cent cinquante et deux cent euros par mois . Au delà de ces salaires il y aura souvent dans la maison indonésienne une employée qui fera ménage ,lessive et repas pour soixante euros par mois environ , comme chez  Anna, la belle soeur de Tutti qui travaille au Novotel, il y a deux jeunes femmes chez elle à plein temps ,l'une pour s'occuper de son fils ,l'autre pour l'aider à préparer chaque matin les gateaux et "en-cas" qu"elle vend à la coopérative des employés de l'hotel .

 

                                                              P1020937

 

         Repas en famille chez Bibi Tuti et Om Man avec le petit cousin Fabian. Hum ! Du fameux soto ayam(soupe au poulet)

 

 

P1030504

                En fait la maison de Kuta a été construite aprés son mariage avec Man sur le terrain familial . Pour l'instant ils n'y vivent que par intermittence car elle travaille toujours à l'école de Pengembur pour donner des leçons d'anglais et son mari qui est agent de sécurité dans un grand hotel , à deux heures de route en moto , ne rentre que deux fois par semaine .Donc Tutti habite chez Dey avec Fabian son fils de quatre ans car elle n'est pas rassurée de dormir seule dans l'autre maison . A Pengembur il y a toujours sa maman et maintenant Ila ,la femme de Dey qui y vivent . Et puis il y a son travail et ses collègues ,c'est un point essentiel dans sa vie car elle adore etre entourée et avoir des amis . Elle ne veut pas etre complètement absorbée par son role de mère et d'épouse vivant au village et a envie de rester active et entreprenante . D'où l'idée de faire des gateaux pour les vendre d'abord à l'école et ensuite se développer en ayant des commandes.

 

                   Mais le reve de Tutti a longtemps été de devenir fonctionnaire ,comme beaucoup d'indonésiens ,quelque soit le métier, infermier,policier,instituteur,comme partout le fait de devenir fonctionnaire est synonyme de sécurité en matière d'emploi . En indonésie c'est un privilège encore plus grand vu le marché du travail  et les conditions de travail qui sont précaires ( pas d'Assedic ,de congés maladie et encore moins de congées payées et aucune couverture sociale ,bien sur ,à moins de souscrire une assurance privée , ce qui ne se pratique pas dans les petits villages de Lombok ) . Ici seuls les fonctionnaires ont droit à des vacances , une retraite et peuvent bénéficier de prets à la banque.

 

                Chaque année des postes se créent  dans tous les domaines .Le gouvernement indonésien ,en matière d'éducation fait des efforts pour améliorer les écoles dans les villages comme ,par exemple à Pengembur ,la construction d'une bibliothèque pour les élèves...Je pense que si toutes les subventions arrivaient aux destinataires il pourrait y avoir une réelle amélioration des conditions d'éducation en Indonésie .L'école est toujours payante mais si des élèves pauvres ont de trés bons résultants ils auront peut -etre la chance de bénéficier de bourses d'étude pour leur études supérieures comme cette petite cousine de Tutti  partie étudier à Jakarta . Evidemment  la corruption menace et réduit constamment les chances de ce pays à accéder à un renouveau social .Pour l'instant ce sont toujours les plus riches et non les plus méritant qui accèdent aux postes débloqués par le gouvernement et d'une manière générale les pauvres n'ont pas accés (ou dans une proportion infime ) à l'éducation ( tout comme ils n'ont pas accés à la santé).

 

                Le gouvernement combat déja depuis quelques années la corruption avec des campagnes d'éradication relayées par les médias .Mais dans les provinces reculées la force du pouvoir local ,le poids  des structures sociales établies et le manque de réaction de la population face aux élites permettent à la corruption d'évoluer en toute impunité aux yeux et au sus de tous. Par exemple ,July , dix huit ans ,terminant ses études d'institutrice reçoit du gouvernement une aide de deux millions de roupias ( deux cent euros) qui transitent par le directeur de l'école et bien elle n'en touchera que la moitié .Mais ce directeur habite le meme village que ses parents où elle vit ,à quelques maisons de la sienne ,ils se connaissent bien ...D'autant plus délicat d'aller lui réclamer quelque chose et la famille de July n'est ni assez riche ,ni assez grande pour se confronter à la famille de cet homme. Donc July et sa famille accepteront le détournement sans rien dire de plus.

 

                  Pour un poste d'instituteur il faut compter actuellement entre 3000 et 5000 euros ; pour un infermier disons qu'à partir de 5000 euros c'est peut etre encore faisable ,par contre ,pour devenir policier ,aux dernières nouvelles ,à Mataram ou Praya il faut déverser dans les dix mille euros !!   C'est effarant surtout quand on sait que leur salaire se situeront entre deux cent et trois cent euros par mois !  Et ça veut aussi dire que les gens acceptent et adhèrent   à  ce système vu comme les enchères montent !   Les sassaks semblent encore trop englués dans leurs traditions et pas assez sur d'eux meme et de leurs droits pour se révolter en masse contre ce mode de fonctionnement. (Les endroits où les gens protestent le plus sont les grandes villes universitaires ,en particulier celles de java)

 

                 Tutti reste quand meme à l'affut des postes qui pourrait se créer mais les informations circulent mal ...Elle demande toujours au directeur de l'école des infos mais elles n'arrivent pas toujours jusqu'a lui ...Elles sont en général détenues par ceux qui vont favoriser l'obtention du poste via quelques millions de roupias ! Et puis il y a ceux qui font croire qu'ils ont des infos ,comme cet homme honorable qu'elle est allé voir avec une de ses collègues et qui pouvait les aider contre un millions de roupias ( seulement une centaine d'euros ! ) à etre inscrite sur la liste tant convoyée.

                 Heureusement elle s'est vite aperçue de la supercherie...D'autres avant elle se sont fait roulés mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont allés se plaindre .D'abord c'est illégal de vouloir payer pour avoir des informations ou un poste et il y a toujours l'individu qui n'est rien sans l'appui de sa famille et l'individu en question peut etre trés géné ( "malu" en indonésien ) et ça etre géné c'est toute une institution en indonésie ...Pour l'instant elle s'en tient à son poste de remplaçante et meme si elle est sous payée ,elle a un travail et une vie sociale avec des collègues avec qui elle organise toutes sorte de tontines et où elle peut vendre ses  gateaux.

                                                       P1020895

                                      Préparation des petits gateaux secs à la cacahuète à Pengembur ...

 

 

 

                  Les tontines c'est aussi ,au dela du role de lien social ,le moyen de disposer d'une somme importante à un moment donné .Dans les villages il y a aussi des regroupements de personnes autour des tontines "arisan" qui concernent les matériaux de construction pour les maisons( le ciment,le bois,les briques...)où chacun donnera ,par exemple,cinq cent mille roupias tous les trois mois ( cinquante euros) et celui qui en aura besoin disposera de l'argent pour construire ou réparer sa maison ,uniquement. Les autres moments de la vie d'un indonésien qui sont importants et qui nécessitent à chaque fois un fort investissement sont les cérémonies ( le mariage,la circoncision,l'enterrement). On trouve donc ,dans ce cadre ,les "banjar" où les participants vont amener des produits de première nécessité comme de l'huile,du café,du sucre ,du riz... qui leur sera rendu quand ,à leur tour ,ils en auront besoin .

 

                 Pour Tutti et les autres jeunes du village c'est difficile de trouver un travail  bien rémunéré et en dehors des travaux dans les champs ou ouvrir sa propre petite épicerie ,il n'y a rien d'autre à faire .Et meme si la solidarité et l'entraide sont trés présentes dans les villages sassaks ,parfois cela ne suffit pas à combler les manques ,surtout si le réseau  social et familial n'est pas assez  fort . Tous les ans  beaucoup d'hommes partent travailler en Malaisie dans les champs de palmier ,certains par l'intermédiaire du gouvernement ,d'autre illégalement ,souvent pour une période de deux ans. Le travail est trés dur , ils gagnent en moyenne deux cent euros par mois ,ils envoient régulièrement l'argent à leur famille restée sur place .Par exemple ce travail aura permis au voisin de Dey de construire une nouvelle maison en brique .Pour d'autre,notamment les jeunes cela peut leur permettre de se faire un petit pécule en vue de se marier...

 

 

P1030151P1030155.JPG

 

 

                     Un matin ,alors que j'étais assise sur la "beruga" devant la maison de Tutti ,j'ai fait la connaissance de la voisine qui revenait d'un séjour de deux ans en Arabie saoudite . Tika a trente trois ans et elle a passé ces six dernières années à l'étranger ,à chaque fois comme femmme à tout faire . Aprés la Malaisie , l'Arabie saoudite est la destination phare pour les villageois de Lombok pour partir travailler à l'étranger ,parfois à leur risque et péril comme, par exemple, pour tous ces hommes qui partent en Malaysie illégalement et qui "disparaissent". Les femmes partent majoritairement travailler en arabie comme bonne,femme de ménage,nounou...et plus meme sans affinité...

                      Le 20 juin 2011 les militants des droits de l'homme "Migrant care" ,une O.N.G de défense des travailleurs migrants indonésiens se sont réunis à Jakarta en mémoire de Ruyati Binti Saruna ,employée de maison de cinquante quatre ans décapitée trois jours plus tot à la mecque ,en Arabie Saoudite ,pour le meutre de l'épouse de son employeur...Ce n'est pas la seule ,ving quatre autres indonésiennes attendent leur exécution dans les prisons saoudiennes. Pour l'instant le ministre du travail indonésien a arreté temporairement le départ de ses ressortissants en arabie .Le froid diplomatique est survenu aprés la mise à mort de Ruyati car le gouvernement indonésien qui avait soutenu Ruyati n'a pas été prévenu de l'imminence de l'exécution..."Migrant care" reproche  au gouvernement indonésien de ne pas assez agir en faveur de toutes ces femmes prisonnières en Arabie et bien sur il faudrait des accords entre les deux pays comme ce qui a été fait avec la Malaysie .En effet,aprés deux années d'interdiction pour les indonésiennes d' aller travailler en Malaysie comme employées de maison ,des accords entre les deux pays ont été signés visant à donner de meilleures conditions de travail ( un jour de repos par semaine,les patrons ne seront plus autorisés à conserver leurs passeports ).C'est un début mais les O.N.G craigent que les textes ne soient pas appliqués dans la réalité.

                       Tika est partie à chaque fois en Arabie dans le cadre du ministère du travail indonésien .Tous les frais de voyage  sont pris en charge par son patron ,elle le remboursera sur sa paye .Elle vit avec la famille chez qui elle travaille et s'occupe du ménage et des enfants du matin au soir ,elle n'a pas de jour de congés.Pour éviter que les employés ne partent avant la fin de leur "contrat"(deux ans ,en général)soit les patrons gardent leur passeport ,soit ils ne leur donne pas leur salaire ,comme cela ils ont toujours un moyen de pression sur eux.

                       Dans le cas de Tika lors de son dernier séjour sa patronne lui avait pris son passeport et ne voulait pas le lui rendre lorsqu'elle lui a dit qu'elle voulait rentrer en Indonésie .Elle arrivait à la fin de son contrat .je lui ai demandé pourquoi elle n'a pas cherché une aide extérieure mais elle m'a dit que la police était trop corrompue pour qu'elle puisse espérer de l'aide .De plus , toutes les femmes qui partent à l'étranger ne sont pratiquement jamais sorties de leur ile ,voire de leur village ,alors comment feraient-elles pour se débrouiller seules à l'étranger ? La seule solution qu'a trouvé Tika ,aprés s'etre battu avec sa patronne ,a été de s'enfermer dans la salle de bain et de ne plus en sortir ,en menaçant de faire la grève de la faim si elle ne lui rendait pas son passeport ...Finalement elle s'en est bien sortie et ne souhaite qu'une chose ,repartir au plus vite ,peut-etre à Hong-kong cette fois! Sa famille préfèrerait qu'elle fasse une pause mais elle ne veut pas renonçer à un travail aussi bien rémunéré que si elle était fonctionnaire dans son pays. L'argent du voyage étant avançé par l'employeur il ne lui reste plus qu'à partir pour accumuler l'argent qu'elle investira peut -etre, un jour, dans l'achat de terrain à Sumbawa ,l'ile voisine de Lombok,destinée semble-t-il à devenir un nouveau pole économique et touristique...

 

 

P1020817  P1020814

 

           Jeune fille sortant de l'école,longeant les rizières pour rentrer chez elles...

 

  P1030187

 

       Photo de famille à Mataram chez l'oncle de Soleyman ,Azwar ( au milieu avec Soleyman) avec sa tante Nur à sa gauche et sa petite cousine germaine Clara au dessus .Ils habitent à Mataram depuis plusieurs années ,Azwar est contre-maitre sur les chantiers et Nur est couturière et a aussi aménagé une petite épicerie dans sa maison qu'ils viennent d'agrandir .Soleyman adore aller chez eux et profiter de la ville : les ballades au Mall , les repas au Mac-Do ou au KFC et les aprés midi à Kura-Kura le grand parc aquatique de la ville ...  

 

 

P1030409          P1030412  

 

 La maison de Clara à Mataram;Soleyman et Clara sur la nouvelle terrasse.

Partager cet article
Repost0
8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 07:11

     Je suis de passage à Bali où je me repose du bruit ,de la pollution et de la circulation pétaradante de Jogja ,grande ville du centre de Java où je viens de passer une semaine avec Laurent.J'y étais deja allé il y a deux ans et j'avais adoré.C'est vrai qu'a la différence de Bali où le touriste n'est jamais trés loin,on se retrouve d'emblé à Jogja au coeur de la ville indonésienne.Les touristes sont présents mais les hauts lieux touristiques tels le kraton(le palais du sultan) et Borobudur sont autant sinon plus fréquentés par les locaux que par les touristes . Cette année ils ne m'auront pas vu au kraton ,je n'ai pas multiplié les visites culturelles,par contre j'ai découvert ou redécouvert les bons restaurants de la ville et leur vins rouges de qualité inégale.Quelques bons moments gustatifs quand meme surtout lorsque cela fait plusieurs semaines que l'on a pas bu de vin,cela fait toujours plaisir à la bonne française que je suis! J'ai meme eu l'occasion ( le privilège) d'etre invité chez Myriam et Titou pour manger un succulent gigot d'agneau accompagné de champignons,c'est la première fois que je mange un tel repas en Indonésie. Et aussi la première fois que je goute à du fromage fabriqué en Indonésie;on en trouve bien sur au supermarché ( il y a un grand carrefour à Jogja,ça va c'est pas trop dépaysant)mais c'est cher.Les expatriés qui vivent ici depuis longtemps comme Titou et Myriam  ont eu leur dose de "mie goreng "et "nasi goreng" et ont besoin de manger autre chose que du riz ,ont besoin de retrouver le gout ,les saveurs qui font partie de leur culture,d'eux meme. Laurent avait ramené le pastaga et aussi transporté le lait en poudre pour leur adorable petite Manon(trop jolie),produit que l'on trouve ici mais de moins bonne qualité .

    Vu de l'extérieur la vie des expat peut paraitre enviable car dans un pays tropical et avec des conditions de vie que l'on imagine faciles dans un pays qui leur offre plus d'opportunité qu'en france ( moins de charges à payer mais plus de difficulté à etre propriétaire par exemple).Ceci dit la vie n'est pas forcément rose pour tous les expat et pour ceux qui veulent avoir une vie confortable ,s'offrir des restaurants ou de la nourriture française ,il faut avoir un minimum de moyen.Lorsqu'on a des enfants il y a l'école internationale qui coute cher ,sans oublier les assurances maladie et tous ne rentre pas en France aussi souvent qu'ils le voudraient . Ceci dit cela fait si longtemps que Titou et Myriam vivent et travaillent en Indonésie qu'ils doivent etre attaché à ce pays...tout comme Vincent qui vit en Indonésie depuis plus de quinze ans.

    Pour aller chez Vincent on quitte le brouhaha de la ville pour se retrouver dans un  village au pied du Merapi.Et de la superbe maison en bambou, qui se niche au coeur de la nature ,nous avons pu admirer toute la majesté du volcan.Un endroit serein , l'endroit idéal pour se ressourcer,s'éloigner du tumulte de la ville.Si ce n'est que le volcan est tout prés ,parmi l'un des plus actifs au monde et lorsque l'on voit les dégats causées par l'érruption de 2006,cela fait froid dans le dos! La maison de Vincent a eu la chance d'échapper au déferlement de boue et de pierres qui a tout dévasté sur son passage.

( voir la photo du volcan prise de la maison :beau ,calme et impressionnant,mais nous ne somme vraiment rien devant la force des éléments.Les volcans sont partout en Indonésie et les habitants continuent à leur faire des offrandes ,quelque soit leur religion,l'ultime et unique recours pour tenter d'apaiser ,calmer ces puissants cracheurs de feu -"gunung api"-montagne de feu en indonésien)

     Java est l'ile la plus densément peuplée d'indonésie.Il y a la capitale,le gouvernement,les élites politique et économique ,les grandes universités ,les entreprises étrangères,les expatriés , les stars de télévision ...Jogja se présente comme la grande ville culturelle de Java avec des traditions séculaires raffinées autant dans les arts que dans la manière de vivre...sa population dépasserait le million d'habitants...Les grandes artères de la ville sont bondées de moto,de voitures ,de camions en tout genre,et de becak (betchak)qui se faufilent partout! C'est vraiment à faire au moins une fois le trajet en betchak": les moto,les vélo,les bus nous frolent mais ça passe et le conducteur semble trés sur de lui quand il vous fait traverser la rue où la circulation ne cesse jamais ou qu'il prend une route à contresens ! L'avantage c'est que l'on est aux première loges puisque assis devant ! Mais une fois que l'on sort de la grosse circulation et surtout lorsqu'on aborde les petits quartiers tranquilles autour du kraton ,c'est trés plaisant de visiter la ville bien installé dans notre "charette" ,la vie du quartier défilant sous nos yeux ,on se croirait dans un village,les rue sont étroites et calmes et les jolies maisons qui les bordent invitent à la reverie d'un autre temps...

     Jogja ,comme toutes les grandes villes offre une multitude de visage et je n'en connais pas beaucoup,juste quelques perceptions aux détours d'une rue,d'un regard ou de rencontres.C'est bien sur une ville trés animée avec  ses grands centres commerciaux ,ses boutiques de batik( un artisanat local),ses boutiques de tee-shirt (un nombre impressionnant, de qualité inégale) et ses restaurants de toutes sortes ;à chaque mètre on trouve de quoi boire ou manger et on peut meme manger trés tard dans la nuit sur jalan Malhioboro (l'avenue la plus connue) dans des "warung"intallés sur les trottoirs.

     Bref,ça brasse,ça brasse,une effervescence qui ne semble pas faiblir le soir dans certains endroits.Par contre j'ai été trés étonnée que l'on ne trouve pas en vente libre dans les supermarché de l'alcool (comme on peut en trouver à Lombok un peu partout).De meme la plupart des bars de la ville ne vendent que de la bière et les restau que du vin ,pas d'alcool fort.Apparemment il règnerait à Jogja une espèce de milice (pro-islamiste bien sur)qui aurait déja détruit plusieurs bars de la ville qui vendaient de l'alcool et qui devaient etre trop voyants.Laurent a assisté à ce genre de violence et ça calme son homme des dizaines de motards qui trainent derrière eux de longues barres de fer !

      Par contre dans la boite dans laquelle nous sommes allés avec Lolo,le "hugo's",ils servent toutes sortes d'alcool fort,whisky,vodka...C'est un endroit  fermé un peu en dehors du centre ville,donc moins voyant ou bénéficiant d'une protection particulière (?).Un endroit à part,donc ,et ne ressemblant à rien de ce que j'avais pu voir en indonésie jusqu'à présent (faut dire qu'à part il y a quinze ans à bali ,je n'ai jamais écumé les boites ici ,ni ailleurs d'ailleurs!) et puis j'ai plus l'habitude de fréquenter les indonésiens de la campagne ,je connais peu la jeunesse dorée(ou pas) des villes ...Dés l'entrée je trouve que les serveurs ont un look d'enfer avec leurs cheveux hirsutes ,les yeux maquillés pour certains et des chaussures extravagantes ...un groupe  anime la soirée en live par des reprises ,les deux filles juchées sur des talons ,elles-meme juchées sur une estrade où elles se trémoussent .

      On arrive un peu tot, la salle est encore vide .Le temps de boire quelques bières et voilà  des lots de jolies filles qui défilent devant nous.Ce sont des groupes de jeunes filles qui s'installent aussitot à une table ,commande la bouteille de whisky,fument clope sur clope en ne quittant pas leur telephone portable .Je trouve que certaines ressemblent à de jeunes actrices de " sinétron" la "telenovela" indonésienne qui dure des années et où il arrive à l'héroine toutes sortes d'aventures incroyables .A part que là, l'aventure incroyable se résumerait -t-elle à trouver un client pour la soirée , toutes ces filles sont-elles ici uniquement pour cela? Ces "petites chéries "sont si jeunes et si mignones  que j'ai du mal à imaginer qu'elles soient ici à la recherche d'un client...mais il est indéniable que la boite regorge de jeunes femmes aux tarifs plus cher que la norme...L'ambiance bat son plein , chacun y allant de sa bouteille ,une fille monte sur scène,c'est son anniversaire ,on lui sert trois bonnes rasades de whisky au goulot,tout le monde applaudit! 

      Il y avait peu de "bule",de "blancs" dans la boite mais plutot de jeunes indonésiens venus faire la fete entre copains et j'aurais bien aimé discuter avec eux pour percevoir de quel monde ils venaient car ce monde là parait en effet assez éloigné de ce que l'on perçoit quand on se ballade dans la ville.

       Comme dans toutes les grandes villes  la misère est visible à Jogja .Plus la ville s'étend ,plus la misère s'étale ,se faufile,se cache dans les coins ,est dérangeante .J'ai vu des vieux abimés mendiant dans la rue ,des jeunes femmes avec leur enfant dans les bras au feu rouge , des handicapés mais je n'ai jamais vu d'homme jeune faire la manche  . En Indonésie la pauvreté  se vit autrement dans les villes que dans les campagne .A la campagne ,les gens du meme village sont de la meme famille et il y a toujours quelqu'un qui donnera à manger ,dans la ville l'homme est déraciné des siens , de la srtucture sociale du village et ne doit compter que sur lui meme ...Les indonésiens pensent qu'en europe il n'y a pas de pauvre et que personne ne demande de l'argent dans la rue car nous sommes un pays riche . Mais le problème de l'exclusion existe  dans tous les pays du monde ... (Ici ils ont le froid en moins...) .

        Jogja reste une ville acceuillante ,avec des endroits differents , riche d'une culture traditionnelle raffinée et en meme temps ouverte sur l'extérieur ( dans notre hotel il y avait aussi des étudiants suédois venus étudier à l'université de Jogja),il y a tant à découvrir , je compte bien y revenir !

 

        BOROBUDUR :s'il y avait une visite à ne pas rater c'était bien sur la visite du temple bouddhiste de Borobudur ,monument classé à l'UNESCO ,une merveille d'architecture et de sculpture datant du IX siècle ,construit sous la dynastie Sailendra . J'adore ce monument ,c'était la troisième fois que je m'y rendais. Mais je ne me souvenais pas du trajet ! A la sortie de Jogja on emprunte une quatre voie impressionante : un traffic incessant ,un flot continu de moto qui arrivent de tous les cotés ,des bus qui vont à fond la caisse ,des voitures et des camions aux fumées douteuses ...Tout le monde fonçe,faut que ça roule ,il faut suivre le rythme infernal ! Je crois que jamais je ne pourrais conduire ici ! Ah! Oui! Le mieux c'est aussi de rouler les fenetres ouvertes pour bien profiter du bon air des gaz d'échappement ! Mes bronches s'en souviennent encore !

        Heureusement une fois sorti de cette circulation folle les routes normales et la campagne réapparaissent et nous arrivons à Borobudur un peu régénérés .Enfin, avant d'arriver au temple nous avons quand meme pris le petit train (si!si! meme sans mon fils je l'ai fait! ) pour visiter les jardins de Borobudur( mouais!) où la seule chose extraordinaire que nous ayons vu c'est un jardinier qui tondait la pelouse ,conduisant sa moto d'une main et tirant la vieille tondeuse de l'autre !

        Puis nous voilà enfin en train de gravir les marches du temple de pierre  pour accéder aux sublimes bas-reliefs qui ornent chaque étages du temple . Une construction pharaonique qui s'est étendue sur cent ans ,où trois générations de travailleurs y ont consacré leur énergie .Le temple ,vu d'en haut ,ressemble à un mandala et il se dégage une trés grande harmonie autant  dans l 'architecture que dans la mise en scène des éléments sculptés qui retracent essentiellement les différentes étapes de la vie de bouddha. Je ne me lasse pas de les contempler et j'éprouve autant de plaisir et d'admiration que pour les sculptures romanes ,avec une imagerie différente , trés riche ( des animaux de toutes sortes ,des femmes parées,pleurant ou aguichantes;un bouddha méditant,moine ,homme ;des danseurs ,des serviteurs,des combattants,des vieux sages ...) toute une iconographie qui nous fait voyager dans un mode de vie lointain et exotique et qui alliée aux traits purs et profonds des personnages font de Borobudur un lieux exceptionnel !

        Pendant la visite nous n'avons pas échapper aux traditionnelles photos avec les étudiants indonésiens qui adorent etre pris en photo avec nous ,on aurais pu y passer des heures ! C'est toujours trés sympa et tout le temps dans la bonne humeur et c'est marrant de les voir s'agiter autour de nous .

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 10:36

P1030230.JPGP1030220P1030255P1030275.JPGP1030211.JPGP1030257.JPG   P1030208.JPG

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 10:08

    P1030069 P1030014.JPG  P1030039P1030022.JPG

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 05:09

    J`ai passé une semaine a Bali avec mes parents et Soleyman à Sanur et Padangbai.Sanur est en general notre point de chute a la sortie de l`aéroport,c`est plus loin que Kuta Bali (la grande plage de surfers,bondee du matin au soir ,des boutiques,des restaurants cafes a n`en plus finir,la cohue touristique) mais c`est plus paisible meme si l`endroit est trés frequenté. J`aime sa belle étendue de sable aux magnolias ou s`étendent les jolis bateaux de peche multicolores.Une promenade longe la plage sur plusieurs kilometres traversant les restaurants et les grands hotels du front de mer .Soleyman adore s`y ballader en  velo , ce que l`on ne manque de faire quand on y va .On adore aussi les promenades en canoe sur l`eau calme de l`ocean.Et puis le soir on pend un bemo(transport public) qui nous depose au marche de nuit  ou s`installent les marchants ambulants ( les "kaki lima")qui vendent  leurs specialitées culinaires .Soleyman mange ses fameux satés de chèvre ,moi je prefere le canard frit...sinon on peut se laisser tenter par des beignets de bananes frits,des nouilles sautées aux legumes et autres plats savoureux.

     Aprés deux journée bien remplies on a fuit le mauvais temps direction Padangbai qui est encore un village tranquille de l'est de Bali d'où partent les ferrys pour Lombok.L'activité touristiques se limite à quelques rue dont celle qui fait face à la mer où se concentrent une multitude d'hotels de toutes tailles.Il y a quinze ans ,quand je suis venue pour la première fois ici ,les pensions se comptaient sur les doigts d'une main...L'attrait principal de Padangbai sont ses sites de plongée et de snorckling dont le fameux "Blue lagon"qui regorge de poissons multicolores de toutes sortes.On y accède par un petit chemin où des escaliers ont été aménagé.Ensuite il n'y a plus qu'à se caler dans un transat,manger un "nasi goreng" et déguster son jus de fruit frais face à la mer,splendide!

    Ou presque...On a réussi deux jours de trés beau temps avec mer calme mais le troisième jour il a fallu faire avec les papiers ,les sacs plastiques et tout autre objet non identifié flottant à la surface de l'eau ou au fond de l'eau ,mélangeant leur danse à celle des poissons...Oh! Une belle méduse...Ah! Non un morceau de plastique déchiqueté! Et quand on fait la traversée Bali-Lombok en ferry, accoudés au bastingage ,tentant d'appercevoir des poissons volants ou des dauphins, notre regard se heurte à d'immenses nappes de détritus abandonnées aux flots de l'océan.Ensuite les déchets s'échouent sur la plage et les indonésiens qui tiennent les deux restaurants qui donnent sur la baie,les ramasse et les entasse dans un coin! Parfois les touristes ne reviennent pas ici car c'est trop sale,en effet il vaut mieux tomber sur les bons jours...

   Les bons jours pour pouvoir profiter pleinement de l'endroit,on est là pour ça non?Profiter du paysage,profiter de l'eau chaude,profiter des beaux poissons(dans de l'eau claire ,si possible,merci!)profiter des bons repas pas cher,profiter des beaux sourires ...

   Beaucoup de gens se plaignent  qu'il y ait trop de touristes à bali et c'est vrai que dans des villes comme Kuta ou Ubud le tourisme de masse est à son apogée.A Ubud, des bus entiers se déversent chaque jour dans les jolies rues de la ville qui compte des milliers de boutiques,sur des kilomètres,c'est impressionnant! Le blanc est partout dans les grandes artères ,le blanc voudrait voir un peu moins de blancs.Facile! Prendre les petits chemins de traverse pour s'éloigner du brouhaha engendré par l'afflux de touriste,c'est encore possible...C'est indéniable que ceux qui ont connu Bali il y a quinze ans ne le reconnaisse plus aujourd'hui car les hotels,les boutiques,les voitures se sont multipliés d'une manière incroyable.Investissements,profits,investisseurs étrangers,grands hotels de luxe,tours opérators,le voyage pour tous,le mythe de l'ile magique et secrète,mais plus vierge.Zut! On ne peut plus venir ici pour jouer à Robinson ou se prendre pour un explorateur .

    Ceci dit,la culture balinaise est telle que les premiers touristes ( voire meme les premiers colons?) l'avait découverte .Et l'attachement du balinais à ses traditions,à sa religion,à sa terre sacrée est toujours vivace.Malgré l'envahissement permanent de leur ile par des hordes de touristes toute l'année,le balinais ne s'est pas perdu et reste ancrée dans ses traditions ancestrales intactes.Et ce que l'on peut voir de ces traditions,ce que l'on nous donne à voir,ne peut que nous enchanter car c'est d'une grande beauté:les temples,les offrandes, les costumes ; un art raffiné et constant qui fait partie de la vie quotidienne.

   Bien sur ,au delà du visible il y a la religion omniprésente,les offrandes qu'il faut faire tous les jours (ceux qui n'ont pas le temps les achète toutes faites),les cérémonies auxquelles il faut participer et qui parfois coutent trés cher.Il y a l'individu qui existe à travers sa famille,sa culture ,son ile et qui suit  le chemin ouvert et dicté par son envirronnement ( notamment le système des castes)comme dans toutes les sociétés traditionnelles ( nous on est passé au dictat de la consommation et de l'individualisme).

   Je ne perçoit pas comment la société balinaise a pu évolué ces dernières années ,je vois seulement qu'il ont un niveau de vie beaucoup plus élevé  qu'auparavant et que Bali est perçue par les autres indonésiens comme une ile qui a la chance d'avoir une économie qui tourne ("dahera maju").La plupart des balinais ont de belles voitures ,et les dividendes amenés par le tourisme a permis l'éclosion de nouvelles richesses,cela a-t-il pour autant bouleversé le système des classes,par exemple,et amené de nouveaux rapporst entre les individus de cette société?

   Quoi qu'il en soit j'aime toujours passer quelques semaines par an à Bali et Soleyman aussi ,on reviendra l'année prochaine!

 

Partager cet article
Repost0
22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 12:10

   D'abord on aperçoit la vitrine d'un"kaki lima": c'est le nom de leur charette,littéralement "cinq pieds" qui contient tout ce dont ils ont besoin pour cuisiner et servir à manger ,trop pratique! Les marchands amdulants qui s'installent le soir au marché de nuit de Sanur offrent de nombreux choix de repas : des jus de fruits fraits,des satés ,des nouilles sautées,du canard frit (trop bon!) ,des beignets de bananes,des tofus farcis aux légumes ,des suopes au poulet...En général ce sont les meilleurs endroits pour gouter la cuisine locale dans toute sa saveur ( enfin ,aprés le cuisiné maison,comme partout d'ailleurs).

 

  Au mariage auquel on a été invités au village de Dey on a eu droit à deux série de plats.D'abord les desserts ,gateau au chocolat,bananes et gateau de riz...Puis la viande de buffle préparée en sauce trés épicée,accompagnée des fameux satés de chèvre et une assiette de légumes dont des légumes cru coupés en petits morceaux et mélangés à la coco rappée;le reste était vraiment trop pimenté pour qu'on puisse le manger! La viande de buffle se mange généralement à l'occasion de cérémonie.En gégéral l'on tue un ou deux buffles suivant les moyens car un joli buffle coùte trés cher ,entre cinq cent et parfois jusqu'à neuf cent euros,voire plus!

Partager cet article
Repost0
21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 06:13

P1020993   P1020996P1020875P1020868P1020954.JPG

Partager cet article
Repost0
21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 02:36

       Manger,"makan" ,dans une maison indonésienne peut se faire à n'importe quelle heure de la journée , chacun mangeant à son rythme,les repas ne se prennent pas forcément en commun .Par contre ,dès que quelqu'un mange,il va forçément proposer à celui qui est prés de lui de l'accompagner,que ce soit son frère,un voisin qui passe ou un passager qui serait assis à coté de lui dans un ferry...Bref, à toutes les personnes environnantes qui sont censées le voir manger , l'indonésien proposera de partager son repas par un "Ayo,makan!","Allez,venez manger!": la nourriture se partage avant tout...

 

       L'élément principal du repas est le riz,bien sur,une énorme assiette de riz accompagnée d'une fine cuisse de poulet , d'un petit morceau de poisson ou de légumes . Mais c'est le riz qui est l'élément consistant et essentiel du repas , le beau riz fumant qui permet de se nourrir réellement . Pour l'indonésien de la terre , pour l'indonésien du village , pour tous je pense ,le riz est l'élément irremplaçable du repas , l'aliment de base , celui qui régénère , celui qui va réguler l'appétit , celui qui les accompagne et les nourrit depuis leur plus jeune age...( avec le "bubur",la bouillie de riz cuit dans son amidon).

 

       A chacun de ses repas le sasak peut (doit) manger du riz ,du petit déjeuner au diner ,il peut manger trois,quatre fois ou seulement deux fois par jour , suivant ce qu'il fait et suivant ses moyens ...Quand on essaye d'expliquer ce que nous mangeons en Europe ils ne comprennent pas ce qui pourrait remplaçer le riz...Par exemple si je prépare des spaghetti la question est "tidak pakai nasi" ,"on ne mange pas de riz avec ?" et ils se demande ce qui pourrait remplaçer le riz dans notre alimentation et quand on leur dit que l'on mange du pain à tout les repas ils imaginent que c'est proportionnel à leur consommation de riz ! Notre alimentation est aujourd'hui trés riche et diversife blé a-t-il tenu un jour joué dans notre société un role aussi crucial que le riz dans la société asiatique ?

 

       "Ayo makan"! , Allez mangeons, mettons nous à table,ou plutot par terre car traditionnellement les repas se prennent assis sur une natte ou un tapis pour les invitéset on mange avec la main droite ,la main qui sert aussi à donner et recevoir,la "tahan manis",littéralement la "main sucré".( D'ailleurs vous ne trouvez pas que les aliments ont un autre goùt quand on les mange avec les doigts?).Enfin j'espère qu'un jour vous aurez la chance de découvrir l'hospitalité sasak et la savoureuse cuisine locale!

         Parmi mes plats préférés : l'excellent canard ,plumé du matin, cuisiné dans une sauce fonçée où se melent de la noix de coco rappée qui a été frit jusqu'à de qu'elle soit dorée et a été mélangée à la pate composée d'ail-échalotte-piment ( la base de la cuisine indonésienne ),de racines de curcuma,de gingembre,de poivre blanc,de graines de coriandre...une explosion de saveurs autour de la chair gouteuse du canard!

         Le bambou en sauce au lait de coco.Les jeunes pousses de abambou sont découpées et tanées avant d'etre cuites dans la sauce épicée ( Pour obtenir le bon lait de coco ,prendre une noix de coco vieille, mélanger sa chair rappée à de l'eau et presser pour en extraire la substance laiteuse ).Une chair douce et légèrement craquante pour un goùt subtil prolongé par la valse du savant mélange d'épices.

         Je pourrais aussi parler des jeunes papayes cuites également dans le lait de coco épicé avec les longs haricots verts,les espèces de petites courgettes violettes et les feuilles de "ubi kayu" ; il y a aussi les savoureux et sucrés épinards d'eau à déguster simplement dans leur bouillon...Et les irremplaçables cacahuètes cuites à l'eau ...et la sauce cacahuète qui accompagne les "saté ayam" ( brochettes de poulet) ou les "saté kambing" ( les brochettes de chèvre")l'un des plats préférés de Soleyman avec le célèbre "nasi goreng",le riz frit avec des légumes ,le plat national indonésien.

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 15:11

        On retrouve deux jeunes jeunes indonésiennes qui posent avec plaisir sur la plage de Kuta où elles sont venues feter en famille le jour de l'an ; d'une manière générale les indonésiens adorent qu'on les prenne en photo et surtout prendre des photos avec nous les "bule",les touristes,les blancs.C'est exotique pour eux et cela fera partie des anecdotes qu'ils raconteront à leurs amis en rentrant ,ils seront d'autant plus ravis si on a discuté avec eux et qu'ils auront appris quelques petites choses sur nous...Cela fait aussi partie de leur manière d'etre,essayer de connaitre l'autre,savoir d'où il vient,ce qu'il fait ,si il est marié,a des enfants,de quelle religion il est...Ces plages sont aussi trés fréquentées le dimanche par les locaux et il faut espérer que les autorités locales prennent des décisions pour les nettoyer car elles sont jonchées de détritus! J'ai bien vu un jour un groupe d'étudiants ramasser les papiers et autres bouteilles mais pour la plupart cela parait trés naturel de jeter tout n'importe où ! Il n'y a aucune sensibilisation au problème écologique!

 

      On voit une vendeuse de sarongs devant sa boutique qui lui sert aussi d'habitation.Une batisse en bambou,feuilles de palmier tressées et toit de chaume dont la plus grande pièce est consacrée à l'exposition de sarongs .Une petite pièce à l'arrière sert de chambre à toute la famille ,plus un coin pour préparer à manger et se doucher ,souvent à l'extérieur .Toutes les autres boutiques,"art shop" et petits restaurants sont aussi construits en bambou car ils sont construits sur le domaine public et risquent un jour de disparaitre..A suivre...

 

     Des buffles d'eau prennent leur bain habituel avant d'etre ramené par leur gardienne au village .Les buffles ont une grande valeur ,ils sont acheté lors des cérémonies (mariage,circoncision)importantes ,ils peuvent couter jusqu'à plus de six cent euros.L'importance de la cérémonie sera proportionnelle au nombre de buffles tués (trois c'est déja pas mal !) Pour ceux qui n'ont pas les moyens il y a toujours les chèvres! Le marché aux buffles se tient une fois par semaine a Praya.

 

    Des apprentis surfers dvant une boutique de location de surf,on en trouve plein à Kuta,le paradis des surfers ! On peut aussi s'adresser là pour prendre des cours,les indonésiens du coin sont souvent trés doués dans cette pratique meme s'ils n'ont pas les moyens de s'offrir tout le matériel necessaire...

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 10:02

P1020768P1020802P1020912P1020833P1020770P1020767

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Monindonésie
  • : Quelques articles sur l'indonésie,les indonésiens,sur la manière dont je perçois et ressens ce pays que je connais bien,l'envie de le faire découvrir aux autre sous un jour nouveau en partageant mon expérience et ma connaissance de cette culture.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens